Recul du marché de l'automédication en France

Les ventes de médicaments délivrés sans ordonnance ont affiché une baisse de 0,8% en valeur au premier semestre 2013, après une hausse de 3,2% sur l’année 2012, d’après les derniers chiffres communiqués parAssociation française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa).

Automédication : les Français toujours pas conquis

Après une croissance ininterrompue depuis 2009, le marché de l’automédication marque le pas au premier semestre 2013. Les Français ne semblent pas encore décidés à se tourner vers cette nouvelle habitude de consommation des médicaments.En 2012 déjà, et ce malgré une croissance de plus de 3%, les chiffres de l’Afipa montraient un important retard de la France sur ses voisins européens. L’automédication représentait ainsi 15,9% des ventes totales de médicaments dans l’Hexagone en 2012, contre 23,3% en Europe. “La situation reste extrêmement fragile et ne pourra perdurer sans un soutien adéquat et durable des autorités. D’ailleurs, la baisse de 0.8% des ventes en valeur sur le marché de l’automédication à la fin du premier semestre 2013 montre précisément que le dynamisme qui caractérise le marché depuis quelques années peut rapidement être remis en question“, explique Pascal Brossard, président de l’Afipa.Au-delà de la volonté des industriels de développer l’automédication et de leurs multiples propositions en ce sens (en

novembre 2011, en

février 2012, en

juin 2013…), on peut s’interroger sur l’intérêt d’une telle démarche pour le patient. L’an passé, le

boom de l’automédication coïncidait avec une augmentation du

renoncement aux soins croissant chez les Français

pour des raisons économiques. Bien que le parallèle soit un peu rapide, on peut craindre que certains préfèrent se tourner vers des médicaments d’automédication moins chers qu’une consultation… Un choix qui les expose à plus de risque d’interactions médicamenteuses (à moins que le patient ne signale systématiquement au pharmacien les autres traitements qu’il prend… ce qui reste assez rare) et de retards de diagnostic (certains “bobos“ peuvent parfois cacher un gros problème de santé, qu’un médecin pourra identifier). De plus, certains produits d’automédication (pas tous !) présentent un service médical rendu (SMR) insuffisant, quelles seraient les conséquences d’une automédication mal encadrée qui conduirait à l’orientation vers ces produits au détriment de produits plus efficaces et remboursables ?Si sa promotion peut favoriser la responsabilisation des Français vis-à-vis de leur santé, l’automédication ne saurait être une solution au problème de démographie médicale et aux dépenses de santé prises en charge par l’État. Tous ces points sont au coeur de débats passionnés autour de “l’automédication responsable“. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Venez vous exprimer sur nos forums.David BêmeSources :RelaxnewsCommuniqué de l’AFIPA – septembre 2013