Le diesel perturberait la fonction de détoxification du foie

Outre les poumons, les particules fines de diesel affecteraient également le foie et sa capacité de détoxification, selon des travaux réalisés in vitro par une équipe de l’Inserm. Si ces résultats étaient confirmés in vivo, le spectre des conséquences sur la santé humaine pourrait être particulièrement large et inquiétant. Explications.

En plus des poumons, les particules fines de diesel seraient toxiques pour le foie et contribueraient ainsi au développement de maladies chroniques.

Inhaler la fumée sortant des pots d’échappement des véhicules diesel n’est pas ce que l’on fait de mieux pour la santé… On s’en rend d’ailleurs très vite compte, une petite balade en centre-ville déclenchant toux, maux de tête et parfois même nausée et vomissement.Les particules fines réduisent l’expression de certains gènesEn  février 2012, les gaz d’échappement des moteurs diesel – émetteurs de particules fines – ont été classés parmi les cancérogènes certains pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC/OMS), basé à Lyon (lire notre article “

Le diesel est bien cancérogène“).Mais les méfaits des particules fines pourraient s’étendre au-delà, via un mécanisme physiologique que viennent de révéler des chercheurs de l’unité Inserm 1085, à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail à Rennes. L’équipe de M. Le Vee a en effet observé sur des cellules de foie cultivées in vitro que leur exposition aux particules de diesel réduisait l’expression de gènes dirigeant la synthèse de transporteurs hépatiques indispensables à la détoxification de l’organisme et bloquait l’activité de plusieurs d’entre eux.Plus concrètement, les chercheurs ont exposé des cellules hépatiques à des doses de diesel équivalentes à celles inhalées en milieu pollué et mesuré le niveau d’expression et l’activité de plusieurs transporteurs présents à la surface des cellules. Ils ont alors constaté “une forte inhibition des transporteurs MRP2 et OATPs impliqués dans l’élimination hépatique de nombreux toxiques et médicaments, mais aussi dans celle d’hormones stéroïdes sexuelles et d’hormones thyroïdiennes“.Le diesel pourrait contribuer au développement des maladies chroniquesUne découverte qui inquiète les chercheurs, car si elle était confirmée in vivo, le spectre des conséquences cliniques pourrait être très large : “perturbations endocriniennes, perturbation de l’élimination de médicaments et de métabolites endogènes, ou encore excès de stress oxydatif lié à une mauvaise élimination des radicaux libres, pouvant contribuer au développement de maladies chroniques“, peut-on lire dans le communiqué. Pour Olivier Fardel, coauteur des travaux, cela pourrait même “renforcer les effets cancérigènes du diesel, favorisé par le stress oxydatif“.Les recherches vont donc se poursuivre, notamment du côté des transporteurs présents au niveau des cellules pulmonaires, et plus particulièrement ceux associés à la cancérogenèse. Les chercheurs souhaitent également identifier les molécules chimiques impliquées dans l’inhibition des transporteurs et étendre leurs travaux aux interactions potentielles des transporteurs membranaires avec d’autres polluants chimiques.Amélie PelletierSources :Communiqué de presse de l’Inserm, 17 avril 2015.M. Le Vee et coll. Regulation of Human Hepatic Drug Transporter Activity and Expression by Diesel Exhaust Particle Extract. PLoS One, édition en ligne du 24 mars 2015 (

étude accessible en ligne)Click Here: brisbane lions guernsey 2019