Purple drank : le cocktail "défonce" des ados inquiète les autorités

L’Agence du médicament a publié une alerte sur l’usage détourné d’antitussifs associés aux antihistaminiques H1 de plus en plus consommés par des adolescents et jeunes adultes à des fins récréatives ou de “défonce“. Une mode venue des Etats-Unis où la boisson “purple drank“ associant sirops de codéine et prométhazine à des sodas est devenue un problème de santé publique.

L'utilisation détournée de sirops antitussifs et antihistaminiques H1 avec du soda par les jeunes inquiète les autorités de santé.

La mise en garde de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) s’adresse aux professionnels de santé, aux services des urgences, de médecine scolaire, du planning familial, de Protection Familiale et Infantile ainsi qu’aux associations de prévention d’usage de drogues pour jeunes.Du “purple drank“ aux premiers signalements en FranceA la fin des années 1990, une boisson appelée purple drank a fait son apparition parmi les jeunes aux Etats-Unis. Il s’agit d’un composé à base de 

codéine et de

prométhazine  diluées dans un soda. De popularité grandissante, le purple drank est aujourd’hui un problème de santé publique dans la population de jeunes américains.En France, les premiers signalements par le réseau d’addictovigilance ont été constatés en 2013. Il s’agissait de demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens mais également de cas de

dépendance ou d’abus.

Une alerte avait d’ailleurs été émise en 2014.Une popularité croissante chez les jeunesL’ANSM rappelle que la codéine est un

opiacé indiqué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte pour traiter la

toux ou des

douleurs modérées à intenses. Quant à la prométhazine, c’est un

antihistaminique H1 indiqué dans le traitement de certaines

allergies et d’

insomnies occasionnelles. Ces produits se présentent sous formes de sirops, utilisables pour la fabrication du purple drank, précise l’ANSM. La consommation de ces cocktails a abouti dans certains cas à une hospitalisation en raison de la présence de symptômes sérieux comme

troubles de la vigilance ou du comportement avec somnolence, agitation,

états confusionnels ou délirant. Des

crises convulsives ont également été rapportées. Dans la majorité des cas, il s’agit d’adolescents, filles comme garçons à partir de 12 ans mais aussi de jeunes adultes.Les autorités de santé soulignent que les médicaments concernés peuvent être demandés de manière dissociée dans plusieurs pharmacies, ce qui rend difficile le repérage du mésusage. Elles précisent également que d’autres substances sont également utilisées comme le

dextrométhorphane (un autre antitussif) ou la codéine associée au

paracétamol, avec un risque toxique pour le foie.Des recommandations  aux professionnels de santéDans la mesure où ces médicaments utilisés pour la fabrication du purple drank sont faciles d’accès et en vue des risques graves que ce mésusage comporte pour la santé des adolescents et des jeunes, l’ANSM demande aux professionnels de santé “d’être particulièrement vigilants face à toute demande, attitude ou constatation d’usage qui vous semblerait suspecte, en particulier si elle émane de jeunes adultes ou adolescents“.Enfin, l’ANSM rappelle aux professionnels de santé qu’ils doivent déclarer tout cas d’abus de

pharmacodépendance au centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance dont ils dépendent, et de déclarer les effets indésirables sur le site internet de l’ANSM.Dr Jesus CardenasSource : Mise en garde de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé du 10 mars 2016.Click Here: kanken kids cheap