Alcoolisme : l'efficacité du baclofène démontrée sur le long terme

Conduite par un médecin français pendant deux ans, une étude publiée cette semaine dans la revue “Frontiers in psychiatry“, montre une efficacité du baclofène à long terme dans la prise en charge de l’alcoolisme. Ce médicament fait par ailleurs l’objet d’une vaste étude nationale, dont les résultats seront publiés en 2014.

Une étude montre l'efficacité du baclofène sur le long terme dans la prise en charge de l'alcoolisme. 

Vieux médicament, le baclofène (

Lioresal et autres

génériques) est une spécialité médicale, prescrite à l’origine en neurologie, dans le traitement des contractures musculaires d’origine cérébrale. Depuis plusieurs années, il est de plus en plus utilisé en France hors AMM dans la prise en charge de l’alcoolisme. Mais jusqu’alors aucune étude n’avait démontré son efficacité sur le long terme (au-delà d’un an).L’efficacité du Baclofène démontrée sur le long termeLa nouvelle étude, menée par le docteur Renaud de Beaurepaire (Groupe hospitalier Paul-Giraud à Villejuif), a porté sur 100 patients, fortement dépendants à l’alcool et résistants aux traitements habituels. Ceux-ci ont suivi un traitement au

baclofène avec des doses croissantes de médicament et sans limite supérieure.

  • Les résultats montrent que les patients devenus totalement abstinents ou ayant une consommation normale d’après les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), étaient de l’ordre de 50% à toutes les évaluations effectuées à trois mois, six mois, un an et deux ans.
  • Un certain nombre de patients ont aussi très significativement diminué leur consommation d’alcool, sans pouvoir contrôler parfaitement leur consommation, entrant dans la catégorie des patients “à risque modéré“, selon les normes de l’OMS.
  • Le total des patients significativement améliorés par le traitement (les deux groupes ci-dessus) a été de 84 % à trois mois, 70 % à six mois, 63 % à un an et 62 % à deux ans, selon l’étude.

C’est la première fois qu’on a un suivi de deux ans avec d’aussi bons résultats“, a commenté à l’AFP le Pr Jaury. La dose moyenne journalière donnée à ces patients a été de 147 mg et les effets indésirables du traitement “étaient nombreux mais toujours bénins“, précise l’étude.Pas un produit miracle pour autantLe Dr de Beaurepaire est l’un des premiers à avoir prescrit du baclofène à fortes doses en France. C’est l’un des investigateurs d’une grande étude nationale, Bacloville, supervisée par le professeur Philippe Jaury (université Paris-Descartes), dont les résultats seront publiés en 2014.Mais ce médecin n’en fait pas pour autant la solution pour toutes les personnes ayant des problèmes avec l’alcool. Selon lui, le baclofène n’est toutefois pas un produit miracle, avec des échecs dans son utilisation, liés principalement à l’intolérance de certains aux effets secondaires (somnolence, fatigue, etc.), à la mauvaise observance du traitement et au manque de motivation.Le baclofène est de plus en plus utilisé en France hors AMM (autorisation de mise sur le marché) dans le traitement de la dépendance à l’alcool. Sa popularité a explosé en 2008 avec la publication du livre Le dernier verre d’Olivier Ameisen. Ce cardiologue, devenu alcoolique, y racontait son auto-expérimentation de ce médicament et comment, pris à de très fortes doses, il avait supprimé son envie de boire, le “craving“.Du côté des autorités de santé, l’Afssaps (désormais baptisé ANSM)

a estimé en avril 2012 que de nouvelles données montraient des bénéfices cliniques chez certains patients souffrant d’alcoolo-dépendance. Elle reconnaissait “des bénéfices cliniques chez certains patients“. Sans recommander son utilisation, l’Afssaps jugeait que “le traitement par le baclofène ne peut être envisagé qu’au cas par cas, prescrit et surveillé par des praticiens expérimentés dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance“ (…) “qu’il s’agisse de psychiatres, d’addictologues, d’alcoologues ou de généralistes, idéalement de manière pluridisciplinaire“. L’agence autorisait alors le lancement d’un essai clinique contrôlé, chez des patients présentant une consommation d’alcool à haut risque qui seront suivis pendant au minimum un an.Après avoir émis une mise en garde en juin 2011 contre l’utilisation hors autorisation de mise sur le marché (AMM), l’autorité sanitaire ne s’oppose donc plus depuis avril 2012 à une telle prescription.Avec AFP/RelaxnewsSources :AFP/RelaxnewsSuppression of alcohol dependence using baclofen: a 2-year observational study of 100 patients – Renaud de Beaurepaire – Front. Psychiatry 3:103. doi: 10.3389/fpsyt.2012.00103 (

étude accessible en ligne)Utilisation du Baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance : actualisation – Point d’information – 24 avril 2012 (

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