Les seniors, accros aux somnifères
Près d’un tiers des personnes âgées de plus de 65ans consomment régulièrement des somnifères alors que seuls 10 à 20% souffrent réellement d’insomnie. Pointant du doigt les professionnels de santé, qui ont tendance à prescrire trop facilement des somnifères, la Haute Autorité de Santé relance des informations et de sensibilisation à leur intention.
Trop de prescriptions de somnifères chez les seniors.
Passé 65 ans, le sommeil perd en qualité : nuits plus courtes, réveils nocturnes, besoin de siestes en cours de journée… Les seniors sont nombreux à se plaindre de mal dormir croyant, à tort, souffrir d’
insomnie. À tort, car seules 10 à 20 % de ces plaintes du sommeil sont effectivement des insomnies et méritent d’être traitées par
somnifères, à condition que ce traitement soit de courte durée et que la date d’arrêt soit prévue dès la prescription.Face à ces patients en attente d’une prise en charge efficace et rapide, rares sont les médecins à prendre le temps de mener un entretien spécifique lors d’une consultation dédiée, semble-t-il. La HAS en a pourtant fait la recommandation depuis 2006, précisant que “le médecin doit rechercher des signes associés (douleurs, anxiété, dépression ou encore problèmes urinaires) et orienter son patient vers un spécialiste si besoin“. Il dispose pour cela d’outils pratiques sensés l’aider à mener l’entretien : arbres décisionnels, questions-clés pour la prescription de
psychotropes, agenda du sommeil, questionnaire d’attachement aux
benzodiazépines…
Le médecin est également encouragé à prendre le temps d’expliquer à son patient que ses troubles du sommeil sont dus à des
modifications physiologiques du sommeil liées au vieillissement et qu’une bonne hygiène de vie associant des activités physiques régulières, une exposition à la lumière en pleine journée, une alimentation et un mode de vie sains suffisent souvent à retrouver le sommeil. Des conseils de bon sens qui ne seront peut-être pas toujours bien entendus par les patients, notamment s’ils souffrent d’un handicap les empêchant de les suivre…Pour l’heure, la HAS a demandé au Conseil National de l’Ordre des Médecins et des Pharmaciens (Cnom et Cnop) de relayer les outils qu’elle a élaborés, ainsi que l’affiche “Être senior et dormir – conseils pour bien dormir aux médecins et pharmaciens“. D’ici la fin de l’année, les logiciels d’aide à la prescription dont disposent les médecins intégreront un rappel et des conseils pour prendre en charge un patient se plaignant de mal dormir sans recourir aux somnifères.Amélie Pelletier
Source
“Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées“ – HAS, 25 septembre 2012 (
accessible en ligne).Click Here: camiseta rosario central