IVG : un numéro national et un site internet pour mettre fin à la "désinformation"

A l’occasion de la Journée mondiale pour le droit à l’avortement, le ministère de la Santé ouvre une ligne téléphonique pour informer les femmes sur les questions de sexualité, de contraception et sur l’interruption volontaire de grossesse. Cette initiative entre dans le cadre d’une campagne de communication “Mon corps, mon choix, mon droit“, pour aider les femmes à trouver les bons interlocuteurs et ainsi faciliter l’accès à l’IVG.

Le ministère de la Santé distribuera des décalcomanies dans les établissements de santé, pour les personnes qui souhaitent montrer leur engagement en photo sur les réseaux sociaux. (#IVGCESTMONDROIT)


“Le temps de la pression, de la menace et de l’intimidation est révolu. Chaque femme est libre de disposer de son corps et d’avoir toutes les informations nécessaires pour faire des choix éclairés“. La ministre de la Santé a souhaité accompagner la nouvelle campagne nationale d’information sur l’

IVG et le droit des femmes à disposer de leur corps d’un message fort. Car les chiffres sont éloquents, selon un récent sondage Ifop1, 4 Françaises sur 10 se disent mal informées sur l’interruption volontaire de grossesse et ne connaissent pas bien les conditions d’accès à ce droit acquis il y a 40 ans.Numéro national d’information anonyme et gratuit : 0 800 08 11 11“Pour bénéficier pleinement de ses droits, encore faut-il bien les connaître“, ajoute Marisol Touraine. Pour cela, la ministre a annoncé lundi 28 septembre 2015 l’ouverture d’un numéro national d’information (0 800 08 11 11) dédié aux questions sur la sexualité, la 

contraception et l’IVG. Ce numéro anonyme et gratuit est confié au Planning familial, qui gérait déjà des plateformes régionales d’information depuis plusieurs années.“Les écoutants connaissent bien les structures de terrain, destinées à accueillir et informer les femmes qui souhaitent pratiquer une IVG, explique Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial. Ils connaissent aussi très bien la loi et peuvent ainsi répondre à toutes les questions qui leur seront posées. Et aiguiller les personnes vers le bon centre d’accueil et le bon interlocuteur.“Une campagne de com’ et un site internetEn même temps que le lancement de ce numéro téléphonique, le ministère de la Santé a amélioré son site d’information sur l’IVG (

ivg.gouv.fr). Sur ce site, les femmes (“mais aussi les hommes“, a tenu à rappeler la ministre) peuvent visionner des témoignages ou écouter des professionnels répondre aux questions fréquemment posées sur l’avortement. “Ce site internet répond à une nécessité d’informer la population de manière objective. Avant cela, quand vous tapiez “IVG“ sur un moteur de recherche, les sites qui arrivaient en premier étaient souvent ceux d’associations anti-IVG. A présent, c’est bien le site du ministère qui apparaît en tête pour les internautes“, se félicite Mme Touraine. La campagne “Mon corps, mon choix, mon droit“ sera aussi présente via plusieurs affiches, dans les établissements de santé, les centres d’accueils dédiés… Une manière de toucher les femmes en régions rurales, celles qui souffrent le plus du manque d’accès à l’information. Les internautes peuvent également la retrouver sur les réseaux sociaux avec le hashtag #IVGCESTMONDROIT.

Un plan national d’action lancé en janvier 2015Cette campagne avait été annoncée en janvier 2015 lors du lancement du premier plan national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG. Outre ce volet communication, le plan a aussi pour but de “simplifier et améliorer“ le parcours des femmes qui souhaitent pratiquer une IVG et enfin “garantir une offre diversifiée sur tout le territoire“. Plus concrètement, des mesures ont été inclues dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé : la 

suppression du délai de réflexion de 7 jours, la possibilité accordée aux sages-femmes de pratiquer des 

IVG médicamenteuses et la possibilité de pratiquer des 

IVG instrumentales en centre de santé.En France, plus de 200 000 IVG sont pratiquées chaque année, avec encore de grandes disparités sur le territoire national. La loi Veil qui a permis de légaliser l’avortement en France date de 1975. Pourtant, 40 ans plus tard, de nombreuses idées reçues circulent encore. Par exemple 2 Français sur 10 pensent que pour une IVG l’accord du partenaire est nécessaire, 44 % que l’on ne peut avorter qu’à l’hôpital. Enfin, 37 % de la population Française ne sait pas que l’IVG est totalement prise en charge par l’Assurance maladie, sans avance de frais.1Numéro Sexualité, Contraception, IVG : 0800 08 11 11 : numéro anonyme et gratuit, ouvert du lundi au samedi (de 9 heures à 22 heures le lundi, de 9 heures à 20 heures le reste de la semaine)

Violaine Badie
Sources :
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1 – Sondage IFOP réalisé pour le ministère de la Santé entre le 16 et le 18 septembre 2015, auprès d’un échantillon représentatif de la population française
2 – Conférence de presse du ministère de la Santé, 28 septembre 2015