Un homme se rompt l'œsophage lors d’un ultramarathon
Pris de douleurs thoraciques et de difficultés à respirer lors d’un ultra marathon, un homme de 37 ans a été transféré aux urgences pour une suspicion de crise cardiaque. Il souffrait en réalité d’une rupture de l’œsophage. Une complication à la fois rare et grave.
Troubles digestifs et effort physique prolongé vont souvent de paire, mais c’est un phénomène insoupçonné que des médecins américains et canadiens ont relaté dans la revue BMJ Case Reports. Un homme de 37 ans a été victime d’une rupture spontanée de l’œsophage suite à des vomissements lors de sa participation à un ultramarathon de 160 kms (100 miles) en Californie. Une complication inédite d’après les auteurs de l’article, jamais décrite dans la littérature médicale, alors qu’il est estimé que “jusqu’à 96% des coureurs de fond auront un jour des problèmes gastrointestinaux lors d’une course”. Et pour cause, cette affection, aussi appelée syndrome de Boerhaave, s’observe très rarement chez des personnes en parfaite santé. “Des ruptures œsophagiennes spontanées se produisent plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes et touchent généralement les hommes âgés de 40 à 60 ans qui abusent de la nourriture et de
l’alcool, notent les auteurs. Seuls 5% des patients atteints du syndrome de Boerhaave sont considérés en bonne santé, sans
étiologie sous-jacente.”Une complication très graveLors de la course, le coureur, dont l’anonymat a été préservé, s’est tout d’abord arrêté dans un poste de secours afin de prendre une pilule anti-inflammatoire pour soulager une
douleur abdominale. Pilule qu’il vomira aussitôt. “Après avoir vomi, j’ai ressenti une douleur intense dans la région abdominale et la respiration était très difficile. Je pensais que j’étais peut-être “secoué” temporairement, mais ma respiration ne s’est pas améliorée”, explique-t-il. Devant les symptômes évoqués, les secouristes sur place soupçonnent immédiatement une
crise cardiaque et transfèrent l’homme aux urgences. Et c’est à l’hôpital qu’un examen d’imagerie mettra en évidence le syndrome de Boerhaave. “Je n’ai réalisé la gravité de ma situation qu’en croisant le regard du radiologue lors de la radiographie de contraste qui a révélé la rupture”, raconte le coureur. Car bien qu’elle soit très rare et ne concerne annuellement que trois personnes sur un million d’après une étude islandaise citée dans l’article, cette complication est reconnue pour sa sévérité, avec des taux de mortalités qui “peuvent atteindre 80%”. “J’ai passé 41 jours dans trois hôpitaux et plus de 30 jours à être alimenté par un tube en J, révèle le coureur. J’ai dû réapprendre à respirer, à marcher à nouveau et, après 70 jours, j’ai pu recommencer à courir. Un cas inédit, qui démontre pour les auteurs que bien qu’il soit rare, le syndrome de Boerhaave peut aussi survenir chez des sportifs et ne concerne pas qu’une niche de patients.Click Here: cheap wests tigers jersey