Gala a vu Tore Tanzt

Une insupportable parabole de Katrin Gebbe sur la passion du Christ. Un vrai sacrilège…

Par charité chrétienne, on aurait voulu éviter la crucifixion de ce premier film. Mais difficile de pardonner à Katrin Gebbe tant elle nous offense par la lourdeur et la vanité de ses intentions, ses métaphores grossières et sa dramaturgie digne du catéchisme pour les nuls.

Le pitch, accumulant les poncifs et lourdingue au plus haut point: dans l’Allemagne ouvrière contemporaine (filmée avec un odieux misérabilisme), incompris par sa communauté de métalleux bigots, les dénommés «Jesus Freak » (!), un illuminé, Tore, trouve refuge au sein d’une famille sous la coupe de Benno, vicieux patriarche.

Jésus Christ s’invite chez le diable, donc. Et Katrin Gebbe extrapole sur les thèmes de la foi (l’amour de Jésus-Tore pour Dieu est plus fort que l’envie de sexe), du mal (Satan-Benno viole sa gentille belle-fille) et du sacrifice (Tore se laisse sodomiser et émasculer, avant de finir dans un ravin, en bord d’autoroute). La seule question intéressante que soulève ce premier long-métrage est la suivante: comment croire en un film qui semble avoir lui-même perdu foi dans le cinéma?